15 décembre 2005
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09:32
Hier soir, Tracy Chapman terminait sa tournée européenne par un dernier concert au Zénith de Paris.
J'aime bien Tracy, la musique comme le personnage, que je trouve d'une intégrité rare sur la scène musicale. Elle n'a jamais dévié de sa ligne de conduite, préférant s'engager dans des causes humanitaires "parce qu'elles ratissent large" plutôt que dans des combats communautaires certes respectables mais plus restreints (la condition des femmes, des noirs etc.) Tout ce qui nuit à l'humain d'une manière générale la touche et elle en parle avec chaleur et simplicité.
Ma femme aime aussi Tracy Chapman. Je me souviens que lorsque notre histoire a commencé, elle se passait en boucle Telling Stories, qui venait de sortir. Un disque splendide, à mon sens le plus beau avec le premier, où Tracy parle notamment de notre manière de voir la réalité, nos rapports avec les choses et les gens, et la façon dont nous nous "racontons" des histoires en distordant cette réalité de la manière qui nous arrange le plus. D'où le nom de l'album et de la chanson-titre (les rocks critiques aiment bien écrire "le titre éponyme", ça fait chic ;-):
Le texte intégral figure sur son site, très bien fait, et qui reflète tout à fait la générosité de son auteur (tous les textes et toutes les tablatures sont disponibles, si l'envie vous prend de gratter votre guitare).
Nous sommes donc allés au Zénith hier. Nous avions vu Tracy au Grand Rex lors de la précédente tournée et nous avions passé une excellente soirée. Malheureusement, j'ai été plutôt déçu hier. La voix est toujours aussi magnifique et poignante, la dame est toujours aussi communicative et chaleureuse, hélas le son était mauvais, avec notamment une batterie mixée trop en avant. La musique de Tracy Chapman est un subtil mélange folk-rock teinté de blues et de gospel, elle ne s'accomode pas bien d'un mixage "in your face". Chose étrange, Tracy semblait aussi avoir perdu la moitié de l'élégant backing band de la tournée précédente. Trois personnes en scène seulement : Tracy, le batteur Quinn et le guitariste Joe Gore (qui passait de temps en temps aux claviers). L'absence de basse laissait un gros trou dans le son global, que Tracy compensait en jouant plus souvent de la guitare électrique. Or, si elle se débrouille parfaitement à l'accoustique, où son jeu est fin et mélodique, il faut bien reconnaître que l'électrique n'est pas son fort. On le vit bien avec une version punkoïde de ... Telling stories, justement, qui n'avait rien de la subtilité de l'original. Du coup, Joe Gore, excellent sur disque et dans la tournée précédente, en était réduit à jouer les lignes de basse sur les cordes graves de sa guitare!
Bref, une soirée couci-couça, d'où émerge toujours cette voix superbe, peut-être un peu perdue dans une salle de la taille du Zénith. Nous n'avons pu avoir de places pour les concerts précédents à l'Olympia, peut-être la musique de Tracy s'accomode-t-elle mieux de tels endroits, plus intimistes.
En rentrant, j'avais encore Telling stories en tête. Se raconter des histoires, c'est peut-être le plus beau moyen qu'ont trouvé les humains pour vivre avec une réalité qui les blesse trop souvent. Une belle histoire pour avoir moins mal et pour rêver, et faire rêver.
J'aime bien Tracy, la musique comme le personnage, que je trouve d'une intégrité rare sur la scène musicale. Elle n'a jamais dévié de sa ligne de conduite, préférant s'engager dans des causes humanitaires "parce qu'elles ratissent large" plutôt que dans des combats communautaires certes respectables mais plus restreints (la condition des femmes, des noirs etc.) Tout ce qui nuit à l'humain d'une manière générale la touche et elle en parle avec chaleur et simplicité.
Ma femme aime aussi Tracy Chapman. Je me souviens que lorsque notre histoire a commencé, elle se passait en boucle Telling Stories, qui venait de sortir. Un disque splendide, à mon sens le plus beau avec le premier, où Tracy parle notamment de notre manière de voir la réalité, nos rapports avec les choses et les gens, et la façon dont nous nous "racontons" des histoires en distordant cette réalité de la manière qui nous arrange le plus. D'où le nom de l'album et de la chanson-titre (les rocks critiques aiment bien écrire "le titre éponyme", ça fait chic ;-):
There is fiction in the space between
The lines on your page of memories
Write it down but it doesn't mean
You're not just telling stories
There is fiction in the space between
You and me
There is fiction in the space between
You and reality
You will do and say anything
To make your everyday life
Seem less mundane
There is fiction in the space between
You and me
The lines on your page of memories
Write it down but it doesn't mean
You're not just telling stories
There is fiction in the space between
You and me
There is fiction in the space between
You and reality
You will do and say anything
To make your everyday life
Seem less mundane
There is fiction in the space between
You and me
Nous sommes donc allés au Zénith hier. Nous avions vu Tracy au Grand Rex lors de la précédente tournée et nous avions passé une excellente soirée. Malheureusement, j'ai été plutôt déçu hier. La voix est toujours aussi magnifique et poignante, la dame est toujours aussi communicative et chaleureuse, hélas le son était mauvais, avec notamment une batterie mixée trop en avant. La musique de Tracy Chapman est un subtil mélange folk-rock teinté de blues et de gospel, elle ne s'accomode pas bien d'un mixage "in your face". Chose étrange, Tracy semblait aussi avoir perdu la moitié de l'élégant backing band de la tournée précédente. Trois personnes en scène seulement : Tracy, le batteur Quinn et le guitariste Joe Gore (qui passait de temps en temps aux claviers). L'absence de basse laissait un gros trou dans le son global, que Tracy compensait en jouant plus souvent de la guitare électrique. Or, si elle se débrouille parfaitement à l'accoustique, où son jeu est fin et mélodique, il faut bien reconnaître que l'électrique n'est pas son fort. On le vit bien avec une version punkoïde de ... Telling stories, justement, qui n'avait rien de la subtilité de l'original. Du coup, Joe Gore, excellent sur disque et dans la tournée précédente, en était réduit à jouer les lignes de basse sur les cordes graves de sa guitare!
Bref, une soirée couci-couça, d'où émerge toujours cette voix superbe, peut-être un peu perdue dans une salle de la taille du Zénith. Nous n'avons pu avoir de places pour les concerts précédents à l'Olympia, peut-être la musique de Tracy s'accomode-t-elle mieux de tels endroits, plus intimistes.
En rentrant, j'avais encore Telling stories en tête. Se raconter des histoires, c'est peut-être le plus beau moyen qu'ont trouvé les humains pour vivre avec une réalité qui les blesse trop souvent. Une belle histoire pour avoir moins mal et pour rêver, et faire rêver.